Alertes et lanceurs d'alerte

Alertes et lanceurs d'alerte
Résumé
L’expression « lanceur d’alerte » a été forgée en janvier 1996 par Francis Chateauraynaud lui-même.
À l’origine, elle était destinée à dépasser des notions trop réductrices : la prophétie, entachée d’irrationalité ; l’alerte technique, résultant de protocoles ; la dénonciation ou la révélation du scandale, dépendant de la légalité ou de la légitimité d’une situation.
Or, comment désigner les personnes ou les groupes qui, rompant le silence, passent à l’action pour signaler l’imminence, ou la simple possibilité, d’un enchaînement catastrophique ?

Depuis, la formule a fait florès. Venant remplir un vide conceptuel, elle est aujourd’hui utilisée plus ou moins précisément dans de multiples contextes,
souvent comme traduction du terme anglo-saxon whistleblower. Francis Chateauraynaud saisit ici l’occasion d’en repréciser les contours.
Un lanceur d’alerte ne devrait-il pas être celui dont l’alerte s’oriente vers un intérêt collectif, un bien commun, une valeur universalisable ?
Autour de l'auteur
Sociologue, Francis Chateauraynaud est directeur d’études à l’EHESS. Il est notamment l’auteur, avec Josquin Debaz, de Aux bords de l’irréversible. Sociologie pragmatique des transformations (Pétra, 2017).

Lancer l'alerte

Lancer l'alerte
Résumé
« Lancer l’alerte »,
un dossier coordonné par Anne-Lorraine Bujon, Juliette Decoster et Lucile Schmid,
donne la parole à ces individus prêts à voir leur vie détruite pour révéler au public des scandales sanitaires et environnementaux, la surveillance de masse et des pratiques d’évasion fiscale.
Ces démarches individuelles peuvent-elles s’inscrire dans une action collective, responsable et protégée ?
Une fois l’alerte lancée, il faut en effet pouvoir la porter, dans un contexte de faillite des espaces traditionnels de la critique.